Petit ULM montera haut... pourvu que l'onde lui prête vie

 

 

Nos petites machines ULM sont destinées à voler plutôt en basse altitude. Mais ce Dimanche 9 mai, nous avons pu, en ulm et depuis Sabonnères, atteindre 6500m, grâce à la magie de l’onde.

Mais l’onde qu’est-ce que c’est ?

Un vent frappant perpendiculairement une montagne fera monter la masse d’air en amont de celle-ci, et redescendre derrière la Montagne, ces fameux « rabattants » et autres turbulences qui doivent nous faire éviter le vol en dessous de la crête en aval du vent.

Mais dans le cas d’un vent très fort avec une atmosphère stable s’installe en haute altitude ce phénomène d’onde. L’air redescend effectivement derrière la crête, mais en raison de sa stabilité va ensuite remonter, puis redescendre, et créer ces « vagues », alternance d’ascendance et descendance qui peuvent se propager très haut au dessus du relief mais également loin de la crête jusqu’en plaine.

 

Onde 1

 

Des sites météo (ici meteoparapente) proposent à partir de modèles

 

Onde 2une prédiction de l’onde, en général pas idiote. Voici l’image le jour de notre vol. Un fort vent du sud (jusqu’à environ 100km/h sur la crête) nous gratifie de beaux ressauts d’onde côté français des Pyrénées jusque vers St Gaudens. Dans le vert ça monte, rouge ça descend !

 

 

Autre magie de l'onde  :  au contraire des basses couches où rotors et descendances peuvent être très violents et justifient la recommandation « vent de sud, pas de vol sur les Pyrénées », cette zone en haute altitude peut être extrêmement calme.

Le vol d’onde consiste à se mettre sur ces versants ‘montants’ de la vague. Plus besoin de moteur pour monter, monter, … C’est donc pratiqué typiquement par les vélivoles, et St Gaudens, Luchon, St Girons hébergent quelques grands spécialistes qui réalisent des vols de plus de mille km (en faisant 3 ou 4 fois aller retour sur toute la chaine !), une dizaine d’heures et montent à plus de à 5000m !

 

Récit et quelques photos de  ce vol

Donc pour une fois, on part sur les Pyrénées malgré vent du sud, mais en abordant le piémont haut (plus de 3000m au dessus de St Gaudens) afin d’éviter le sous-ondulatoire turbulent. Une fois atteint l’onde, moteur coupé, on a pu grimper (sous contrôle Toulouse Info jusqu’au FL145, puis Bordeaux Contrôle au dessus) au delà du FL195 ! (21700ft atteints, on a d’ailleurs été surpris d’avoir cette clearance dans l’espace supérieur).

Onde 3 Belle masse nuageuse, lors de la montée au moteur sur le piémont

 

 

 

 

Quelques nuages de rotors, mais on est au dessus !

 

Onde 4

 

 

Les Pyrénées depuis 6000m : beau balcon !

 

 

Onde 6

Tableau bordquelques paramètres intéressants : 206km/h vitesse vraie donc pas loin de la VNE du sinus qui est à 225, et on monte encore à 350ft/mn ! et 21700ft J

mais température extérieure -19° !

 

Vue vers le Sud, c’est assez plâtré, et ça commence à se ressouder aussi dessous coté français, il est temps de rentrer mais que c'était beau !Onde 8

 

Petites et grandes traces

Il paraît que dans la vie il faut laisser sa trace, … alors voici celle de ce vol. On a joué avec le premier ressaut vers la frontière, et le deuxième vers St Gaudens :

 

Onde 9

 

Et voici celle réalisée le même jour par un artiste en la personne de Klaus Ohlmann (détenteur de nombreux records en planeur, dont le survol de l’Everest, rien que ça) sur son motoplaneur StemmeS10. On ne joue pas dans la même cour !

 

 

Onde 10Nota :

Onde ou pas, le survol de nos Pyrénées à haute altitude est toujours sympa, mais n’oubliez pas l’oxygène (si plus de 30mn >10.000ft ou si >13000ft) comme exigé par la réglementation.

 

  • 1 vote. Moyenne 5 sur 5.

Vous devez être connecté pour poster un commentaire